mardi 26 avril 2016

le briquet.....8




Jeff marchait d’un pas rythmé car dans ces oreilles déferlait un flot de musique électronique qu’il avait téléchargé illégalement sur internet. C’était un inconditionnel de cette musique et ce soir c’était un grand soir car l’un de ses dj favori passait sur paris .Il avait acheté sa place depuis plusieurs jours et attendait ce moment avec impatience. La vraie éclate !!! 
22h00 Jeff est prêt ; il a opté se soir pour un t shirt noir avec sur le devant un spirale grise, son treillis favori ;une ceinture cloutées et ses vans s lacets fluo.Il se regarda une dernière fois dans la glace arrangea ses cheveux. 
Il mit dans sa poche un peu d’argent , sa place de concert , ses clés ; ses cigarettes et son nouveau briquet bleu. Il ferma la porte de son petit studio , direction le métro. Lorsqu’il arriva devant la discothèque spécialement réservée pour cet événement une foule de jeunes et moins jeunes était déjà agglutinée devant l’entrée. Une mixité de looks ; de genres se mélangent donnant une impression futuriste ,voir extraterrestre .Tout y passe !La mariée robe blanche dentelle cheveux ébouriffés et bottes noires a grosses boucles ; ou bien baggie t shirt démesurément grand, bonnet et lunettes de soleil ; pin-up robe latex hyper moulante chaussure drag queen et maquillage gothique ; fifille façon robe écolière dim up et couettes sans oublier la grande sucette en sucre ; pantalon slim débardeur moulant destroy avec coupe iroquois. Il aperçut même un smoking queue de pie blanc cheveux gominés et plaqués, il ne put s’empêcher de penser au célèbre clip de frankie goes to hollywood. C’est pour cela que Jeff aimait cette musique les gens étaient là pour s’amuser délirer sortir de leur quotidien. Ce soir ,ils pouvaient se permettre toutes les excentricités personne n’était là pour les juger. Ils étaient là pour faire la fête et demain ils reprendraient leur vie de tous les jours .Les gens commençaient à entrer ; et Jeff sentait sur leurs visages une sorte de joie mêlée d excitations. On y était ; une voix gutturale sur fond de musique lascive annonça le début des hostilités le tout accompagné de jeux de lumières et de fumée. Quand tout à coup les premiers BPM se firent entendre déclenchant une marée humaine les bras levés au rythme de la musique ; accompagnée de cris et de sifflets. 
2h00 non-stop que Jeff se laissait porter par la musique et pourtant il ne ressentait aucun signe de fatigue. le dj faisait grimper crescendo les BPM à leurs paroxysmes ; une sorte de transe s’était emparée de la foule qui sautillait la tête levée vers le plafond les yeux fermés. Tout à coup dans un bruit de tonnerre la musique s’arrêta net et la salle fut plongée dans l’obscurité totale .Tout le monde resta figé quelques secondes. Une lumière suave et embrumée fit son apparition derrière le dj ,tandis qu’au loin se faisait entendre une musique planante ésotérique. Jeff vit autour de lui une multitude de petites lumières c’était les danseurs qui allumaient successivement leurs briquets.Il fouilla dans sa poche sortit son briquet et l alluma lui aussi. C’était comme une sorte de communion. Bientôt des centaines de petites flammes apparurent et se balancèrent dans la quasi obscurité. Cela ressemblait à une constellation d’étoiles. C’était géant !! La musique se faisait entendre de plus en plus ,accompagnée maintenant d’un rythme croissant de cymbales. Lorsque les basses entrèrent en jeu et que la salle s illumina de lumières tournoyantes...ce fut l’hystérie. Dans un chaos de cris ; de sifflets et de gesticulations des danseurs le briquet tomba des mains de Jeff et se perdit au milieu de dizaines de paires de chaussures en mouvement. 
Qu’importe pensa-t-il ! Et se remis à danser.

4h00 du matin Jeff se dit qu’il était temps de renter ; tout à l’heure une journée de travail l’attendait et pas question d’être en retard ;la patronne était très à cheval sur les horaires.
Il trouva 2 fêtards qui lui proposèrent de le rapprocher de chez lui ; très sympa de leurs parts pensa-t-il.

 Pierre et Marie, avait pris désormais l'habitude de se retrouver à la terrasse du petit café pour bavarder de leur journée réciproque. Leur relation était au stade du copinage ; voir du flirt ; mais rien de plus. Ils apprenaient à se connaitre .Pour tous les deux c’était une nouvelle expérience. Leur vie professionnelle avait monopolisé leur temps ne laissant place à aucunes fantaisies et très peu de rencontres. C’est sans doute pour cela que leur relation avançait lentement. Tous les deux étaient sur leurs réserves ,de peur de mal faire ou de ne pas savoir. Cela avait une cote enfantin et romantique à la fois. Mais une chose était sure au fond d’eux, ils remerciaient ce petit briquet bleu....A suivre


mardi 19 avril 2016

le briquet........7




Dans sa cuisine ; Patricia dirigeait son personnel comme un chef d orchestre .Chacun a son poste pour préparer couper émincer tous les ingrédients nécessaires a la préparation de plats qui ont fait du restaurant La Terrasse un lieu incontournable dans le quartier.......

Aujourd’hui  elle allait proposer une salade exotique en guise d entrée pour la formule du midi. Sur un lit de trévise et de feuilles d épinard frais elle disposera des boules de mangues ; de la papaye et de l ananas coupes en dés ; au centre un ceviche de crevettes au citron vert ; ainsi qu un dip a base de curry le tout décore de petites fleurs comestibles dont elle a le secret. Le plat fort : un tajine d agneau aux prunes, porto et miel légèrement relève accompagne d une semoule légère et de fruit secs Le dessert un grand classique une crème brûlée ,mais au gingembre .
8h30 en piste ! Le ballet des fournisseurs avait cesse ; tous les produits était réunis .elle commença a distribuer les taches a accomplir a chacun de ses commis .
Eric ! tu me nettoies bien les salades .
Thomas ! Occupe-toi des légumes et des fruits .
Annie ! Les crevettes et les filets de poisson pour la carte .
Elle s installa face à ses fourneaux chercha du regard l allume gaz, impossible de mettre la main dessus ; peu importe !
Du feu ! s écria t elle ! 
Une main se tendit vers elle tenant un briquet bleu.
Tenez chef quelqu un l a oublié en terrasse si cela peut vous dépanner !!
Merci ! 
Elle le saisi ; actionna le mécanisme une petite flamme apparut ; elle l approcha des brûleurs qui s enflammèrent dans un bruit sourd. Elle regarda un instant le petit objet et ne put s empêcher de penser que serait aujourd hui la cuisine et la gastronomie sans cette petite flamme. 

12h00............... les premiers clients commencent a arriver et s installent en terrasse car le soleil est de la partie diffusant une chaleur agréable et presque estivale malgré que nous ne soyons qu au mois de mai .
Dans la cuisine les  commandes se succèdent. La formule du jour a du succès ,ce qui ravi Patricia. A chaque crème brûlée Patricia ne pouvait s empêcher de sourire lorsqu’ elle voyait cette flamme caraméliser le sucre lui donnant cette couleur brune ; cette odeur inégalable et surtout ce gout unique .
15h00 le service se termine ,les serveurs finissent de débarrasser les dernières tables ,dans la cuisine le nettoyage bat son plein car tout doit être nickel pour demain. Prêt a recommencer. Patricia sortit de sa cuisine et donna un coup d œil circulaire à son restaurant. 
Elle l adore. 
Un projet qui lui tenait a cœur depuis longtemps et qui aujourd hui avait pris forme et la rendait un peu fière. Elle se dirigea vers la caisse mis en ordre quelques factures prit le téléphone et commença a passer les commandes a ces fournisseurs pour le lendemain. Les employés partaient au fur et à mesure que leur travail se terminait ; passant devant Patricia en la saluant.
 A demain boss !! 
Le dernier a partir était Jeff c était lui qui s occupait de nettoyer les toilettes ;les sols et sortir les poubelles. 
Ce boulot; bien qu’ingrat ne lui déplaisait pas,son I POD cale sur les oreilles il accomplissait ces taches sérieusement et méthodiquement. Une fois que le restaurant était propre ; il sortait les poubelles et la il
 s accordait une pose cigarette.
C est en passant dans la cuisine pour terminer son travail qu’ il aperçu ce briquet bleu pose sur un plan de travail en inox. Cela tombe bien pensa t il, je n ai rien pour allumer ma cigarette ; il le prit ; l utilisa et le mit dans sa poche.Il ferma a clé la porte de derrière de la cuisine et alla donner les clés a Patricia qui était désormais la dernière a rester.
A demain mdame ! A demain Jeff ! 
Elle verrouilla la porte d entrée et profita un instant de ce moment de solitude et de calme. Elle se dirigea vers la machine a café et se fit un expresso ristreto, un de ses plaisirs. Pendant qu’elle dégustait le breuvage chaud et amer a souhait, elle pensa à Louise sa grand mère qui lui avait donne des son plus jeune âge le gout des bonnes choses et de la cuisine. Celle qui lui avait montre la manière de choisir les fruits et les légumes sur le marche .L importance des épices dans un plat. Comment observer la cuisson des ingrédients leurs aspects, leurs couleurs. Tout ce savoir accumule durant des année dans sa petite cuisine seulement pour faire plaisir a ses proches et que Patricia offrait désormais a ses clients tout les jours comme pour lui rendre hommage. Elle aurait tant aime que louise voit cela. Elle termina son café ; rangea un peu, éteignit les lumières ; mit l alarme. Puis elle ferma la porte et s éloigna en direction du boulevard en jetant un dernier coup d œil vers le restaurant. Elle eut l étrange impression de voir la silhouette de Louise devant la porte lui faisant un signe de la main. Elle sourit et se remit en route.A SUIVRE......


lundi 11 avril 2016

le briquet.........6




Le restaurant : La Terrasse. Ouvert depuis peu dans le quartier jouit déjà d’une excellente réputation du a son chef Patricia qui propose des plats simples mais originaux, le tout très bien décorés. Les serveurs s’activent afin de mettre en place pour le service du midi, l’un d’eux demanda à haute voix.
A qui est ce briquet ? 
Personne ne répondit et le briquet se retrouva dans sa poche ... Pas de temps à perdre !! ....

Pierre avait passé une journée épouvantable, très contrarie d’avoir raté l’occasion de parler enfin à Marie. Il ne put se concentrer que quelques instants pour achever des retouches sur des photos de plages tropicales qu’une agence de voyage lui avait fait parvenir. Le résultat ne le satisfaisait pas ; pas plus que le reste d’ailleurs.
Il se mit à faire les cents pas dans son appartement ; passant régulièrement devant max qui avait été relégué depuis peu à son simple rang d’ordinateur.
Il s’arrêta devant la fenêtre de sa chambre et regarda dehors. De cet endroit il pouvait  observer les habitudes de Marie et il savait que d’une minute à l’autre elle devrait apparaître au coin de la rue. Lorsqu’ il l’aperçu, son estomac se sera et toutes les réflexions et les doutes de la journée commencèrent à s’embrouiller dans sa tête.
Du calme ! se dit-il.
Il prit une forte inspiration ; enfila sa veste alla jusqu’ à la porte et sorti à sa rencontre. Il descendit les marches lentement de manière à se retrouver au même moment sur le palier avec elle. 
Celle-ci paraissait fatiguée et lorsqu’ elle l’aperçu, elle s’arrêta sur la dernière marche et le dévisagea un instant .Le flash de cet inconnu lui donnant du feu lui revint en mémoire ; c’était bien lui. Qu’es– ce- que vous faites la ? Lui demanda-t-elle d’un ton sec.
Surpris par sa question il lui répondit en bredouillant.....
J’habite l’appartement au-dessus… pourquoi ? 

Marie se rendit compte que pour la deuxième fois de la journée elle avait eu une attitude incorrecte avec cet inconnu.
Une fois en lui volant son briquet sans un mot et l’autre fois en l’agressant verbalement sur sa présence dans l’immeuble. 
Elle se radoucit et dit : Désolée ...j’ai eu une dure journée. 
Pas pire que la mienne. Pensa pierre.

 Il répondit.
 ya pas de mal !! 
Son trousseau de clé à la main elle fit mine de réfléchir avant de dire.
C’est vous qui m’avais donné votre briquet ce matin ? 
Oui !
Elle chercha dans son sac sachant très bien qu’il n’y était plus, trouva le sien et le tendit a Pierre qui vu tout de suite que ce n’était pas le bon. 
Prenez le mien !dit-elle Je ne sais plus où est passe le vôtre vous savez ces petites choses s’égarent facilement.
Elle rajouta toutes mes excuses pour mon attitude de ce matin comme je vous l’ai dit mauvaise journée.
Pierre était aux anges, elle était la et lui parlait enfin.
Sentant que le courant commençait à passer ; il tenta le tout pour le tout et dit en affichant un large sourire.
 Que diriez-vous ? Si je vous invitai à boire un petit apéritif ; histoire de dissiper ce malentendu et cette mauvaise journée.

Pourquoi pas ! répondit elle spontanément ; s étonnant elle-même.
Ils descendirent ensemble les escaliers et tout en sortant de l’immeuble, ils se dirigèrent vers le petit bar en face ou tout 2 avaient leurs habitudes. Assis à la terrasse ; 2 petits verres de porto a la main; ils engagèrent la conversation.....A suivre.



jeudi 7 avril 2016

le briquet...........5




Éva était assise sur son lit et fut toute étonnée de voir son père apparaître dans l’encadrement de la porte. C’était sa mère qui réglait ce genre de situation d’ordinaire.
Il la regarda un instant dans la lumière diffuse de la chambre et se rendit compte à quel point elle avait grandie, c’était une belle jeune fille, plus une enfant.
Il s'assit sur le bord du lit et entama le dialogue avec calme et attention ; prêt à écouter et comprendre.
Tous les sujets ; craintes et mises en gardes furent passés en revus, parfois même ponctués de fous rires.

Le temps ne comptait plus. Quelques heures plus tard Paul sortit de la chambre heureux et soulagé car désormais les rapports avec sa fille seraient différents, voir complices, ils s’étaient même promis de renouveler cette expérience plus souvent, une sorte de secret entre lui et Éva.
Quand à Éva cette nuit-là, elle découvrit un nouveaux père, un père à l’écoute expliquant et argumentant avec calme et discernement et même avec humour parfois. Une personne à qui elle pouvait désormais tout dire ou presque, une personne sur qui elle pourrait compter toute sa vie.
Un vrai ami. 

Ce matin-là le petit déjeuner se passa dans le calme sans disputes, ni cris ; presque surréaliste. 
La mère était encore sous le choc tandis que Paul et Eva malgré leur courte nuit étaient d’humeur joviale parlant de la journée qui les attendait.
Ils partageaient désormais quelque chose. Paul pris sa veste embrassa sa femme et Eva, il attrapa le briquet et le mis dans sa poche ouvrit la porte, sortit en lançant un:
Bonne journée ! à ce soir mesdames !
Eva sourit tandis que sa mère ne comprenait pas ce qui se passait.
Paul marchait en direction de son travail tout en jouant avec le briquet dans sa poche pensant que grâce à ce petit objet usuel les rapports avec Eva s étaient considérablement améliores. 
Il passa devant la terrasse d’un restaurant ou toutes les tables étaient recouvertes de nappes blanches immaculées avec au centre un soliflore orné d’une rose rouge. 
Bel endroit.... pensa-t-il.
Il regarda un instant la terrasse ; pris le briquet et le déposa sur le bord de l’une des tables puis s’éloigna lentement en regardant l’objet ....

Peut-être ce briquet sera utile a quelqu un d'autre comme il le fut pour moi. Il sourit et disparut dans la rue avoisinante. ......A SUIVRE..


mardi 5 avril 2016

le briquet.....4





Fervent défenseur de la santé, le père d’Eva est médecin ; le tabac il connait, tous les jours des patients se succèdent pour des problèmes liés à la cigarette, hyper- tension, cancer, addiction à la nicotine. 

Un vrai fléau ! 

Sa mère les yeux légèrement humides, regarda Eva sans prononcer un seul mot, elle était sous le choc. Comment son bébé comme elle aime l’appeler (ce qui agace sérieusement Eva) peut- elle fumer des cigarettes ?
La tête basse, sans un mot Eva se fraya un passage pour aller se réfugier dans le seul endroit adéquat dans ce genre de situation : sa chambre.
Une discutions mêlée de pleurs ; de reproches ; de punitions de solutions ; monte par bribes jusqu’ à la chambre d’Eva qui attendait la sentence finale. 

Le calme était revenu dans la maison.

Paul le père d’Eva était assis dans la cuisine ;il réfléchissait tout en faisant tournoyer le briquet entre ses doigts.
Que devait-il faire ?
Punir Eva ou seulement se rendre compte que sa fille avait 15 ans et n’était plus un bébé comme sa femme le pensait.
La cigarette n’était que le début des tentations que sa fille allait avoir tout au long de sa vie.
Il pensa au look vestimentaire qu’Eva avait adopté depuis quelques temps, sa manière de parler limite irrespectueuse et maintenant la cigarette, peut être que tout cela était dans le but d’attirer son attention.

 Regarde papa, j’ai changé; je suis une jeune fille désormais.

Il est vrai que face à cette métamorphose Paul avait choisi les réprimandes, les punitions, plutôt que le dialogue pour essayer de comprendre. 
Depuis combien de temps  n avait- il pas eu de discutions ou de moments partages avec sa fille ? Lui qui passait tant de temps à soigner et écouter ses patients. Il était en train de passer à côté de quelque chose d’important et ce simple briquet le lui fit rappeler. 
Il se leva et monta silencieusement jusqu’ à la chambre d’Eva toqua et ouvrit doucement la porte. A SUIVRE............