lundi 2 mai 2016

lebriquet............9









Gustave.
Un SDF qui vit dans ce quartier depuis quelques années. Il y a ses habitudes et tout le monde le connait.
L’une d’elle était de suivre le camion qui ramassait les poubelles. Bien souvent les 2 employés chargés du ramassage lui proposaient certains objets avant de les jeter dans la benne. C’est eux qui une fois lui avaient montré un petit poste radio à piles  en mauvais état apparent, mais qui aujourd'hui permettait à Gustave d’écouter un peu de musique à l’aide d’une antenne de fortune qu’il avait fabriquée.
Depuis quelques temps Gustave avait du mal à suivre le camion tout en tirant sa carriole. Il n’était plus tout jeune et à cela s’ajoutaient des douleurs de plus en plus fréquentes au thorax comme si on lui enfonçait des aiguilles. C’est l’usure pensa-t-il, cela passera. !
Le camion stoppa devant la discothèque. D'énormes sacs noirs en plastiques ,ainsi que des cartons contenant des bouteilles d’alcool vides envahissaient le trottoir. Les employés commencèrent à enfourner les sacs à l’arrière du camion sans aucun ménagement. C’est alors que l’un des sacs heurta le bord de la benne, se déchira et rependit sur la route la moitié de son contenu. Cela énerva passablement l’employé maladroit.
Des papiers ; des boites de red bull, des pailles ; gobelets de plastiques jonchaient le sol .l’employé saisi le balai et la pelle accroches à l’arrière du camion prévu pour cette situation et commença à ramasser.
Cela permit à Gustave de faire une pause. Le balai racla le sol ; des monticules de détritus s’accumulaient dans la pelle pour terminer dans la benne. C’est là qu’il aperçut entre 2 gobelets ; un petit briquet bleu, il se pencha étant persuadé qu’il ne fonctionnait plus.
 Au contraire ; il marchait très bien. Il le tendit a Gustave en lui disant avec un petit sourire :
Tiens ; je ne fume pas et c’est toujours ça de gagné.
Le camion repris sa course mais Gustave ne se sentait pas la force de continuer, il resta un moment sur place appuyé sur sa carriole, serrant le petit briquet bleu dans sa main. 
Après quelques minutes, il se remit en route en direction de son chez lui, pour se reposer car les douleurs étaient plus fréquentes et lui faisaient un mal de chien. Il avait aménagé dans un terrain vague destiné à un projet immobilier, qui depuis des années était stoppé pour des raisons de permis de construire. Il avait conçu à l’aide de palettes de bois un petit abri simple solide qui le protégeait assez bien du froid et des intempéries et où il pouvait entreposer ses affaires. Comme tous les jours pour rejoindre son refuge, il passait devant la paroisse du quartier .Le père Dimitri avait de l’affection pour Gustave et faisait son possible pour l’aider. Il lui avait même proposé de faire les démarches sociales pour qu’il puisse vivre dans un foyer, mais Gustave était un solitaire et préférait sa cabane. Le père Dimitri n’avait pas insisté sachant que se serait peine perdue. Il l aidait d’une autre manière , des vêtements usés mais chaud pour l’hiver ; parfois un peu de nourriture. Mais surtout il aimait discuter avec Gustave, une sorte de copinage s’était installé entre les 2 hommes. Non pas que Gustave soit un fervent catholique, mais c’était une bonne personne pensait-il.
Gustave avait de l’humour ; de la repartie et surtout un accent méridional qui mettait du soleil dans la discution. 
Arrivé devant la paroisse Gustave vit le père Dimitri en discutions avec une de ses ouailles.
Salut mon père lança-t-il !
Bonjour Gustave !
La pêche a été bonne ?
Calme plat ! répondit-il les yeux rieurs en lui montrant son unique butin de la journée le fameux briquet.
Bonne journée mon père !
A toi aussi Gustave !
Il reprit son chemin ; le père Dimitri le regarda s’éloigner et remarqua qu’il ne tenait pas la super forme, cela n’aurait servi à rien d’aller s’enquérir de sa sante car Gustave lui aurait répondu une phrase du genre.
Tout baigne !
Au prix de multiples efforts, il arriva enfin chez lui. Fit une pause,  s’assit sur une chaise de bois qu’il avait récupérée la semaine dernière sur le trottoir devant un bistrot,qui avait fermé ses portes pour faire place à une future boutique de téléphones portables.
Les douleurs s étaient un peu estompées ; il sortit de sa poche le briquet, maigre butin de la journée ; regarda l’objet ; sa couleur bleu… Oui bleue.. Bleue ciel comme le ciel de la méditerranée ; sa région. Des souvenirs lui revinrent en mémoire ; de sa ville natale TOULON .....A SUIVRE…..


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